Saint Quay Portrieux ( 22 Côtes d'Armor ) Bretagne - France
Installée au creux des falaises Bretonnes, au coeur des Côtes d'Armor, une vieille dame se souvient. Du fond de sa mémoire surgissent des images en noir et blanc, la mélodie d'un air de swing, la clameur des pêcheurs sur la criée. Cette vieille dame porte le nom de Saint-Quay-Portrieux. Si les notes du Charleston ne résonnent plus, la ville a gardé l'écho des années folles: Le Casino dans lequel Joséphine Baker aurait jadis englouti sa fortune, les villas Art déco des frères Corlouer ou encore le cinéma Arletty. Capitale de la coquille Saint-Jacques, la cité de pêcheurs possède aujourd'hui le statut de 6e port de pêche Français. Plus qu'une histoire de coquillages, notre cité balnéaire invite à déambuler et pourquoi pas à s'égarer au gré des vents espiègles, qui vous entraîneront vers les venelles secrètes, les sentiers bordés de barrières blanches dites barrières "Delpierre" et les somptueuses villas.
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Vue de Saint-Quay-Portrieux en 1900 |
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La plage de Saint-Quay en 1908 |
Le
berceau de notre localité est le village de Kertugal signifiant, en
langue bretonne, "la demeure des Gaulois" (ker-tud-gal). L'activité de
cette population de marins et de paysans se concentrait autour de la
petite anse appelée aujourd'hui "Fontaine Saint-Quay". De là, ils
commerçaient avec l'Angleterre ou l'Irlande. C'est au Vème siècle que la
commune, comme beaucoup d'autres dans la région, fut évangélisée.
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La rue du Commerce en 1910 est l'actuelle rue Pierre Loti |
La légende de Saint-Ké
Dans
une auge de pierre, sans aviron, sans voile, sans vivres, l'ermite
Saint-Ké (ou Kénan ou Colodoc) débarqua de Cambrie (sud du Pays de
Galle). Parvenu, non sans mal, dans l'anse de Kertugal, il fut
brutalement accueilli par des lavandières qui prirent peur à sa vue,
convaincues qu'il s'agissait d'un démon. Armées de branches de genêt,
elles le battirent et le laissèrent pour mort. Le saint homme pria alors
la Vierge de lui venir en aide. Elle lui apparut et fit jaillir sous
ses pas une source qui soigna ses blessures. Elle le guida ensuite
jusqu'à un buisson pour qu'il se repose. Le lendemain, les femmes qui
l'avaient battu implorèrent son pardon. La Fontaine Saint-Quay se dresse
depuis à l'emplacement d'où jaillit la source.
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La Fontaine Saint-Quay sur une carte postée en 1916 |
Naissance du Portrieux
La
petite anse de la Fontaine Saint-Quay était exposée aux vents du
nord-est, particulièrement violent dans cette zone du Littoral, et
n'offrait pas toute la sécurité que les navires recherchaient. Le Port
fut donc déplacé vers le site actuel. Son nom, Portrieux, aurait une
double origine : Pour certains, il viendrait du nom des filets de pêche
utilisés dans la baie, les "rieux", pour d'autres, il s'agirait du nom
donné aux feux allumés par les Armoricains sur les points les plus
élevés de la falaise pour correspondre d'un village à l'autre ou servir
de repère aux marins.
Ce nouveau site beaucoup mieux protégé se
développa très vite : dès 1612, les premiers bateaux partirent pour la
pêche à Terre-Neuve. L'ampleur de ses activités maritimes en fit le
premier des ports de la baie de Saint-Brieuc à être aménagé. Les travaux
de construction se succédèrent à rythme régulier jusqu'en 1871.
Dans
les années 1970, le développement de la pêche à la coquille St-Jacques
fit reprendre les travaux au Portrieux. En 1971, la construction d'une
extension permit de fermer le port et d'accroître la capacité d'accueil.
Enfin, en 1990, Saint-Quay Port d'Armor, seul port en eau
profonde entre Cherbourg et Brest, redonnait tant à la plaisance qu'à la
pêche, le dynamisme attendu pour un tel site.
Saint Quay Portrieux est aujourd'hui le 6ème port de pêche français et la Capitale de la Coquille St-Jacques en France.
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Le Portrieux en 1906 |
Saint-Quay Portrieux a été l'une des toutes premières stations balnéaires du littoral Nord de la Bretagne
Un
dimanche de juillet 1841, deux "dames" arrivèrent de Guingamp dans
notre commune sur les conseils de leur médecin pour une cure de bains de
mer. Aucune maison ne pouvant les recevoir, elles se présentèrent aux
religieuses des Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie (fondée en 1821, la
Congrégation tenait un pensionnat de jeunes filles). Pendant quatre ans,
malgré les réticences de la Mère Supérieure, les religieuses durent
recevoir après l'intervention de leur évêque, non seulement les deux
dames enchantées de leur première expérience mais aussi " toutes les
familles honorables qui souhaiteraient être hébergées en présentant des
références".
La renommée fut telle que le 1er hôtel ouvrit dès
1845. La fréquentation ne cessa de croître avec l'arrivée du chemin de
fer dans la baie, facilitant la venue des Parisiens.
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La plage du Casino en 1938. En arrière plan la pointe de l'Isnain |
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La plage de la Comtesse en 1928 |
Après la
1ère Guerre Mondiale, Saint-Quay Portrieux connut une autre période
faste sous l'impulsion de Monsieur Delpierre, Maire de l'époque, avec la
construction de nombreux équipements touristiques et balnéaires :
aménagements des quais, des cales, de la piscine d'eau de mer, du cinéma
théâtre, du Casino, ...
Ce dernier fut sans doute l'un des
premiers établissements de thalassothérapie. Il comportait au
rez-de-chaussée le Casino, classique avec orchestre, bar, boules et
salon de coiffure. A l'étage, les bains étaient aménagés en plusieurs
alcôves avec baignoires d'eau de mer chauffée, douches et tables de
massage.
Le Casino était alors couvert de terrasses, toute la façade côté mer était en plein air, protégée du vent par des vitrages.
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Le Casino en 1938 |